2 mars 2011

Cannes 2011

Non, je parle du festival des jeux, pas du cinéma !

Bref, ça a duré 3 jours, c'était bien, c'était crevant, il y avait beaucoup de monde et j'ai pu faire des démos de la Cité des Voleurs avec les copains.

J'ai eu la visite de tric traciens (comprenez "geeks assidus du forum Tric Trac") - pas toujours faciles à gérer - et la visite d'ados, enfants et curieux. C'est cette catégorie qui a ensoleillé mon week-end. Ils viennent pour s'amuser et mettre de l'ambiance, ouf !

Mes chouchous, Mathieu et Julie :

Les tric traciens qui viennent à la table de Cadwallon, eux c'est différent. Ils viennent généralement pour s'asseoir, ne pas écouter les explications, envoyer des SMS et enregistrer une partie de plus dans leur ludothèque de poche (avec photo du jeu, heure de début, nombre de joueurs etc... je ne plaisante pas !). ça me fait penser à ce pauvre Grégory qui présentait son surdimensionné ovni-ludique "Patatasteak" à des joueurs d'Agricola à la soirée OFF et qui lui donnaient des conseils pour rendre le jeu plus stratégique ^ ^

L'ambiance du salon
C'est sûr qu'avec ce genre d'individus, ça peut vite tourner vinaigre... mais heureusement, ils n'étaient pas si nombreux au milieu des familles et des curieux venus jouer. En plus, les geeks du net ont la bonne idée parfois de porter un badge avec leur pseudo, ça permet de changer notre discours quand on les croise :-)

J'ai eu aussi un homme qui s'est énervé parce qu'il perdait une partie de Hocus Pocus contre sa femme et ses parents !! Gloups ! Un autre qui m'a donné des conseils pour rééditer la Cité des Voleurs. Je lui ai expliqué que ce n'est pas moi qui dessinais le plateau, ni fabriquais les figurines... il a eu l'air étonné !
Heureusement, j'ai rencontré des passionnés qui jouent aux gladiateurs avec des playmobiles ;-)

Le prix du festival
Cette année, le festival décernait le prix du meilleur jeu 2010.
Et là, il y a comme un malaise.... comment dire ? Le jeu primé n'était pas encore sorti en magasin au moment de la cérémonie ! Enorme pour un jeu primé 2010 !!!!

Mais, qu'est-ce que c'est ? Il s'agit d'un jeu qui pourrait être un jeu piqué dans un bar du Texas. Une sorte de roulette russe où on retourne des jetons en espérant ne pas avoir la tête de mort. Il paraît que le jeu a eu 10 ans de développement... Comme me dit un ami, si c'est moi qui avait présenté ce jeu, il n'aurait jamais été accepté ^ ^.

En fouinant un peu, j'ai découvert que le jeu avait été présenté/donné à un panel de "vecteurs d'influence" (magazines, sites internet, boutiques, critiques...) avant sa nomination, histoire de faire monter la sauce. La nomination pour le prix du festival de Cannes a permis d'augmenter le tirage du jeu et de le placer en pré-commande chez des distributeurs étrangers et des boutiques avant qu'il ne subisse la moindre critique populaire. Et hop ! Une affaire rondement menée.
La semaine qui suit le prix, on sort le jeu en collant les autocolants desssus, c'est dans la poche.

Je me demande si les spectateurs seraient aussi dupes si l'académie des Césars décernait les statuettes dorées aux films avant qu'ils ne sortent en salle :-)

Bien sûr, quand l'éditeur et l'auteur sont déjà assis à la table du jury (tous amis de 10 ans) avant la remise du prix, ça laisse planer comme un doute...

A propos du off

Le off, c'est une soirée où (dans le temps) les joueurs venaient avec leurs jeux achetés la journée pour jouer le soir. Démarche intelligente, car ça évitait de rester à l'hôtel pour jouer à King of Tokyo ;-) En fait, depuis quelques années, le off est un supermarché de prototypes présentés par leurs auteurs-amateurs à des éditeurs qui patrouillent les allées du salon comme un boucher dans une foire à bestiaux. Il est alors de bon ton de faire croire qu'on connaît tout le monde et qu'on a plein d'amis. D'ailleurs un party-game improvisé a lieu ce soir là. Il s'agit de glisser dans la conversation un ou deux prénoms d'auteurs/éditeurs connus pour faire l'admiration de l'assistance et marquer des points. A ce jeu, j'en connais des super balaises.

Pour finir ce billet, je ne peux pas résister à citer un habitué de tric trac :

"Ce n'est jamais simple d'aborder un éditeur ou un auteur comme ça. Faut dire que pour nous ce sont des Dieux.... Cette relation déséquilibrée m'a toujours semblé inconfortable, et je n'ai qu'une hâte, passer de l'autre côté de la barrière."


De là à croire que les geeks sont frustrés.... arghhhh ....... ça expliquerait bien des choses :-D

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